Réputé pour sa gentillesse et son sens de la camaraderie, Johnny Hallyday a longtemps été perçu comme un rockeur au grand cœur, proche de ses musiciens comme de son public. Cependant, derrière cette image chaleureuse se cachait un tempérament explosif. Il faisait preuve d’une fidélité farouche, mais aussi de rancunes tenaces lorsque certains dépassaient ses limites.
Après sa mort, le 5 décembre 2017, de nombreuses anecdotes ont été racontées pour dévoiler la véritable personnalité du chanteur. Parmi elles, celles de ses assistants historiques, qui évoquent un artiste capable d’actes de générosité exceptionnelle, mais aussi de détester profondément certains confrères. Deux stars en particulier ont été visées par sa colère sourde.
Une générosité légendaire mais un caractère difficile
Sacha Rhoul, qui a été le secrétaire et homme de confiance de Johnny Hallyday de 1966 à 1983, témoigne de la vie quotidienne auprès du chanteur. Il confie que le quotidien avec lui pouvait être intense : « J’étais prêt à donner ma vie pour ce mec, mais vivre avec lui, 24 heures sur 24, c’était costaud ». Il a partagé la route du Taulier pendant près de vingt ans, avant de céder sa place à Jean Basselin, en poste de 1989 à 1991.
Il insiste également sur la générosité de Johnny Hallyday. Le chanteur faisait discrètement remettre des enveloppes contenant de l’argent à des familles dans le besoin. Il confiait à Rhoul de distribuer cet argent en précisant simplement : « Il ne voulait pas que ça se sache ». Ce geste témoigne d’un sens aigu de la loyauté et du respect envers les autres. Cela explique aussi pourquoi certains comportements de ses collègues le mettaient hors de lui.
Claude François et Dick Rivers, des figures que Johnny Hallyday n’appréciait pas
Dans son livre Johnny Hallyday et ses anges gardiens, la vérité enfin dévoilée (Casa éditions), Sacha Rhoul dévoile une facette moins connue du chanteur. Il résume ses inimitiés en une phrase : « Les deux mecs que Johnny n’aimait pas, c’est Claude François et Dick Rivers, car il les trouvait inhumains avec leur entourage ». Pour Johnny, manquer de respect à ses équipes et musiciens était une ligne rouge.
Concernant Claude François, l’animosité était encore plus marquée. Rhoul raconte : « Quand Johnny était fatigué, il voulait lui casser la figure. C’est parti d’une histoire de femmes. Mais surtout, il ne l’aimait pas parce qu’il insultait ses musiciens et ses techniciens en public. » Pour le rockeur, cette rivalité sentimentale et le mépris affiché pour l’entourage de Claude François suffisaient à faire de lui un ennemi.
- Une attitude qualifiée d’ « inhumaine » envers les musiciens et techniciens ;
- Une rivalité professionnelle et d’ego entre deux stars de la variété ;
- Une histoire de femmes qui a envenimé leur relation, notamment avec Claude François.
Jalousie, femmes et rivalité avec Claude François
Pour illustrer cette tension, Rhoul évoque une ambiance de chasse à l’homme dans le Paris des années 1970. « Claude François envoyait son assistant, surnommé ‘le Poisson pilote’, dans les restaurants pour vérifier que Johnny Hallyday n’y soit pas. » Selon un ancien directeur artistique de Claude François, la jalousie du chanteur était assumée : « Il me disait : ‘Tu te rends compte, il peut s’habiller n’importe comment et faire n’importe quoi, tout le monde trouve ça bien. Tandis que moi, je dois faire des efforts !' »
Johnny Hallyday, lui, a abordé cette rivalité avec humour dans son autobiographie publiée en 2013. Il écrit à propos de Claude François : « Il bossait dix fois plus que moi. Mais il n’arrivait jamais à faire ce que je faisais. Ça le rendait jaloux. Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex. C’était le circuit, tu savais que si tu sortais avec moi, tu pouvais ensuite te faire Cloclo… »
Il ajoute, presque amusé, que cette rivalité était en partie artificielle : « Je pense qu’il avait installé cette rivalité parce que ça le poussait à se surpasser. Moi, je lui disais toujours de se calmer, on ne faisait pas la même musique. Sois cool, je ne vais pas chanter avec des Claudettes et lui ne va pas porter du cuir… C’était plus fort que lui, il voulait être le premier. Mais en définitive, il restait numéro deux. »
