Dominique Blanc, actrice française, a raconté des faits graves sur un tournage dans les années 1980. Lors du film « Je suis le seigneur du château », elle affirme avoir été victime de comportements inacceptables de la part de Jean Rochefort, décédé en 2017. Selon elle, l’acteur lui aurait fait des avances libidineuses, justifiant ses actions par un prétendu « droit de cuissage », et aurait imposé un baiser forcé.
Elle décrit cette période comme particulièrement traumatisante, notamment ses débuts dans le métier. Son témoignage met en lumière un climat de harcèlement qui a longtemps été passé sous silence. Aujourd’hui, elle brise ce silence pour soutenir toutes les victimes, dans le contexte du mouvement #MeToo dans le cinéma français.
Propos et comportements dénoncés
Attitudes libidineuses et agressions sur le plateau
Dominique Blanc raconte que Jean Rochefort tenait des propos déplacés, notamment en lui disant qu’il voulait la « sauter » et qu’il en était fier, qualifiant cela de « droit de cuissage ». Elle évoque aussi qu’à l’approche d’une scène d’amour, Rochefort lui aurait annoncé, lors d’un déjeuner, qu’il allait tenter de l’embrasser malgré son refus clair. Son récit décrit un mélange de menace et d’agression émotionnelle, créant un climat de pression constante et d’inconfort sur le tournage.
Un baiser forcé « au fond de ma gorge »
Dans un témoignage publié par L’Humanité, Dominique Blanc raconte une scène particulièrement choquante. Elle explique : « La caméra tourne, et là, il enfonce sa langue jusqu’au fond de ma gorge. Je suis encore choquée parce qu’il m’a dit juste avant, je ne bouge pas. Régis Wargnier, le metteur en scène, ne fait rien ». Ce passage illustre une véritable agression sexuelle, dans un contexte où l’actrice, alors débutante, se sentait totalement impuissante face à cette violence, selon ses propres mots sur Terra Femina.
Propos misogynes et humiliations
Dominique Blanc rapporte également des paroles humiliantes, comme : « Dominique, vous avez le cul de Marlène Dietrich et la gueule de Peter Lorre ». Ces propos sexistes visaient à la dévaloriser, contribuant à un environnement toxique sur le plateau. Elle souligne qu’aucune réaction de soutien n’a été apportée par le réalisateur ou les responsables, renforçant son sentiment d’abandon et de vulnérabilité à cette époque.
Un témoignage pour briser le silence
Un poids du silence et du déni
Elle confie que ces faits ont longtemps été tus. Elle explique qu’à l’époque, on considérait que c’était normal pour une jeune actrice d’être confrontée à ce genre de comportements face à un acteur plus âgé. Ce constat dénonce une culture toxique qui minimisait ou justifiait ces violences, un héritage que le mouvement #MeToo cherche à faire disparaître.
Un soutien aux victimes
En racontant son expérience, Dominique Blanc veut encourager toutes les femmes qui n’osent pas parler ou qui ne sont pas entendues. Son témoignage rejoint d’autres voix dans le cinéma français, notamment celles d’Adèle Haenel ou Judith Godrèche, qui ont aussi brisé le silence pour dénoncer des injustices et violences longtemps ignorées.
Une industrie face à ses responsabilités
Ces révélations soulignent la nécessité pour le cinéma de prendre ses responsabilités. Elles rappellent l’importance de mettre en place des mesures de protection, d’écoute et de soutien pour les professionnelles victimes de harcèlement ou d’abus. La parole libérée de Dominique Blanc contribue à faire avancer la lutte contre ces comportements inacceptables dans le milieu du cinéma.
